A ceux qui m'aident periodiquement: je mene depuis 20 ans des travaux sur la Gestion des crises; voici quelques elements qui peuvent aider a comprendre comment on traverse de telles situations; j'espere que cela vous aidera jusqu'a opinion nette des PP Bises a tous et tenez-bon!
Individuellement, si choc et engourdissement sont les premières réponses individuelles paradoxales et simultanées à une situation de crise -une personne se sentira dépassée et hors de contrôle, hors d'état, pendant plusieurs heures, plusieurs jours- une période d'agitation émotionnelle suit en général le choc initial. La tension est intensifiée par rapport à une situation normale, d'où un état de désorganisation où l'anxiété ou la dépression sont proéminentes. La pensée rationnelle est comme bloquée. L'individu se sent sans aide, sans espoir et sombre dans la dépendance (d'où l'échappée de certains dans des addictions). Il effectue des tentatives répétées visant à la résolution de problèmes. Des décisions sont prises et, de façon concommitante, les effets secondaires de celles-ci ont un impact immédiat sur la crise elle-même. Il y a un souci, dès qu'on prend une décision, de mettre en place, quelques heures après, les moyens matériels pour contrer les conséquences éventuellement néfastes de cette décision. Au plan inidviduel, on se défend contre soi-même. Le décideur, persuadé qu'il est mal armé pour gérer la crise, se doit d'effectuer un rapide bilan des moyens dont il dispose La crise, à ce stade, peut aboutir :
- en termes de formation, à une résolution, avec acquisition de nouvelles qualifications pour faire face aux crises en général. Stabilité et niveau régulier sont restaurés.
- à une mal adaptation, avec mauvaise résolution de ce qui a conduit à la crise et réactivation des crises passées, des symptômes et des traitements médicaux (si cas psychiatriques) récurrents.
- enfin, à une désorganisation majeure : la crise précipite alors les épisodes psychotiques ou des désordres affectifs.
Selon Stilings, on n'utilise individuellement pas les mêmes compétences lorsque le changement émerge et quand il s'installe durablement. Suit, après une phase d’agitation émotionnelle, une période d'ajustement et de reconstruction d'un style de vie conforme à la vie sociale dans laquelle l’individu évoluait avant la crise; on accepte à présent ce qui est arrivé et essaie de comprendre ce qu’on a vécu. Suite à la mise en oeuvre d'une stratégie de coping (dont la principale est le stress), l'individu va réajuster sa manière d'agir jusqu'à ce que sa traque de survie lui permette de découvrir une solution intelligente à sa déstabilisation momentanée. Ses fondamentaux sont bien en évidence; l'individu est mis à nu et sans masque; il commence à comprendre ce qui lui arrive. Donc, la crise est l'occasion pour l'entreprise et l'inidvidu qui la subit de s'extirper du regard que les autres portent sur eux tout en affirmant avec force ce qui les constitue.
S'ajoute une phase de réorientation au cours de laquelle la blessure de la crise cicatrise. L’individu est plus réaliste, pose des questions, tire des enseignements de l'expérience et enregistre les informations que lui fournit l'équipe médicale. Au plan comportemental, seul un suivi au long cours permettra de discriminer entre le fait de savoir si l'incertitude et son cortège de maux sont l'indice de la crise ou les paramètres d’un futur bien-être car la crise recèle ce paradoxe selon lequel les plus petites choses révèlent les malaises les plus profonds.
