“Du confort à la contrainte : quand Orange TV incarne le totalitarisme numérique ordinaire”
Question :
A priori chez Orange, les ingénieurs-produits, les chefs de projets “innovation” et les responsables marketing ne conçoivent plus les services en pensant à l’usage réel ou à l’ergonomie, mais uniquement en termes de monétisation, de segmentation et de “temps captif”.
Ils vendent probablement leurs idées à leur hiérarchie comme des innovations géniales, sans véritable prise en compte des besoins concrets des utilisateurs finaux.
Ps : Ce ne sont pas les enquêtes de satisfaction — souvent biaisées, superficielles, incomplètes et présentées de façon avantageuse à la direction comme dans de nombreux groupes — qui permettront d’améliorer l’expérience de clients progressivement réduits au rang de simple marchandise.
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1. Le symptôme visible
Les mises à jour incessantes de l’interface Orange TV (il faut bien également justifier son emploi : lire le livre “Bull**bip** jobs” de David GRAEBER) pourraient passer pour de simples choix techniques maladroits.
Derrière la suppression de fonctions de base comme la sélection de favoris, la saisie directe de chaînes ou le retour à la chaîne précédente, se cache sans doute une logique inadmissible: celle d’une privation délibérée de contrôle de l’utilisateur.
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2. Détail des régressions imposées
• Impossibilité de créer ou retrouver une liste de chaînes favorites.
• Suppression du clavier visuel à l’écran pour les numéros.
• Nécessité d’utiliser une télécommande propriétaire Orange pour certaines fonctions élémentaires.
• Navigation rendue plus lente et plus confuse.
• Disparition de la fonction “retour à la chaîne précédente”.
• Forçage commercial via une mise en avant de contenus payants ou promus.
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3. L’enjeu : un verrouillage volontaire des usages
Ce n’est pas un accident. Ces changements sont le résultat d’un choix stratégique :
• Prolonger le temps captif de l’utilisateur dans l’interface.
• Supprimer les raccourcis qui lui permettraient d’accéder à ce qu’il veut sans passer par les contenus maison.
• Standardiser le parcours, non pas pour le rendre fluide, mais pour le rendre contrôlable.
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4. Un secteur verrouillé et sans contre-pouvoir
• Télécoms : secteur concentré, peu concurrentiel, aux pratiques souvent similaires.
• Interfaces fermées, box propriétaires, services non interopérables.
• L’utilisateur n’est plus un client mais une variable d’optimisation de rentabilité.
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5. Appel à rupture — Pour un démantèlement raisonné
Ce type de dérive n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance générale : le glissement des outils numériques vers des formes douces mais réelles de contrôle autoritaire.
Il est temps de rappeler que les services numériques, même privés, doivent répondre à des principes d’intérêt général. Comme en 1890 avec le Sherman Act, nous avons besoin de lois claires pour démanteler les situations de domination abusive, y compris quand elles se cachent derrière un menu TV.
