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Article rédigé @Papou22 avec une excellente contribution de @fredolerouge
Webmail ou logiciel de messagerie? Parlons écologie...
A l’heure où on affuble à peu près tout et n’importe quoi d’un «c’est bon pour la planète», histoire de sensibiliser un peu plus les populations aux écogestes, intéressons nous à ce sujet :
l’impact environnemental de la messagerie électronique et comment le réduire.
Consommation d’énergie :
La consommation électrique et sa contribution aux émissions de CO2 est celle des Data Center pour une part et celle des terminaux, PC, tablettes et autres pour une autre part.
Le nombre de Data Center subit une croissance exponentielle sous la poussée du Cloud Computing .
Leur impact environnemental est dû essentiellement à trois facteurs :
- La phase fabrication qui nécessite de l'énergie électrique, laquelle n'est pas toujours décarbonée.
- La phase fonctionnement qui dégage d'énormes quantités de calories, lesquelles participent au réchauffement de l’atmosphère.
- L'énergie électrique nécessaire aux refroidissement des centaines de serveurs qu'ils contiennent et qui représente 40% de la consommation électrique totale d'un Data Center.
Une part non négligeable de cette consommation est due aux 333 milliards de courriels échangés par jour (chiffre 2022), dont 320 milliards de spams ce qui représente 150 millions de tonnes de CO2 (2019).
Quelques chiffres :
Les Data Center consomment de l’ordre de :
- 76,8 TerraWH/an en Europe
- 26,3 TerraWH/an en France
(Chiffres 2018 avec croissance exponentielle) et ces Data Center tournent 24 heures par jour.
En France, 83% des 30 millions de ménages environ possèdent au moins un équipement tel que ordinateur, ou tablette (*), soit environ 25 millions de ménages, sans compter les célibataires.
Les PC et tablettes qui tournent 5 heures par jour, ce qui est déjà pas mal, consomment
environ:
- 365 KiloWH/an pour un PC fixe, soit 0,365 TerraWH/an pour 1 million de PC fixes
- 110 à 137 KiloKWH/an pour un PC portable, soit 0,11 à 0,137 TerraWH/an pour 1 million de PC portables.
- 10 Kilo KiloWH/an pour une tablette, soit 0,01 TerraWH/an pour 1 million de tablettes
Ces chiffres pour 1 million sont à multiplier par les 25 millions de PC et tablette et par leur pourcentage respectif de ce parc d’équipements.
Supposons que 20% des appareils soient des PC fixes, 50% des PC portables et 30% des tablettes, nous arrivons à un maximum de 3,6 TerraWH/an pour l’ensemble du parc installé de PC et tablettes en France, et ceci sans émission de CO2, ni de besoin de consommation électrique pour leur refroidissement.
(*) Les smartphones ne sont pas mentionnés ici car ils utilisent pour la plupart une application de messagerie embarquée dès leur sortie d’usine laquelle utilise le mode IMAP par défaut, ce qui optimise déjà l’usage de la messagerie du point de vue écologique.
Conseils pratiques pour économiser quelques ressources sur la planète:
L’article ci dessous sur «l’écoresponsabilite numérique» (sic) émane d’une mission interministérielle de notre république.
Afin de réduire la consommation électrique, et par conséquent les émissions de CO2, l’article liste les quelques «bonnes pratiques» suivantes :
- Réduire les courriels entrants et sortants, par exemple en réduisant le nombre de destinataires
- Prioriser l’écriture d’e-mail au format texte brut
- Limiter la taille des pièces jointes voire les interdire en mettant en place un système d’échanges par liens
- Avoir une signature sobre, limiter les signatures à du texte brut
- Diminuer le temps de conservation des messages
- Stocker les fichiers, avec une date limite de validité, dans des espaces partagés (avec un nom unique pour éviter les doublons) et envoyer un lien vers le fichier plutôt qu’une pièce jointe
Bien que pleines de bon sens, ce ne sont que des mesurettes et son auteur a oublié l’essentiel :
Ne pas stocker les courriels dans des Data Center mais les stocker CHEZ SOI !
Si on suppose que près de 100% de ces équipements sont connectés à Internet, et que la part de l’espace occupé dans les Data Center par les courriels soit de 30%, (le reste représentant essentiellement les données stockées dans les Clouds).
Dans un monde idéal, si chacun stockait ses données de messagerie chez soi, il serait possible de diminuer dans cette même proportion la consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement des Data Center et donc d’autant la génération de CO2.
Par contre, que les messages soient stockés sur les équipements personnels ou pas ne changera rigoureusement rien en ce qui concerne leur impact environnemental.
De plus le stockage local sur un PC ou tablette ne consomme que très peu d’espace disque contrairement à une idée préconçue tenace.
Par exemple, plusieurs milliers de messages et leurs pièces jointes pendant 15 ans d’utilisation, des centaines de contacts, des dizaines de dossiers de classement ne consomment que 5 Go sur un PC.
Qui n’a pas 5 Go libres sur son disque dur de nos jours ?
En pratique :
Les échanges de messages entre poste client et serveur sont régis, au choix, par deux protocoles: POP et IMAP.
- POP : Ce protocole ne fait qu’importer les messages entrants et leurs pièces jointes, il seront supprimés sur le serveur tout de suite, ou après un certain temps, et/ou si on les supprime dans le logiciel client, ces deux derniers choix étant préconisés.
Les pièces jointes qui sont rattachées à un message entrant sont automatiquement téléchargées sur le PC en même temps que le messages entrant. Elles ne restent donc stockées sur le serveur que temporairement.
- IMAP : Ce protocole maintient une image miroir synchronisée des dossiers entre client et serveur (entrants, envoyés, corbeille, ...) en laissant les messages présents sur le serveur en permanence, au détriment de l’espace de stockage et de leur sécurité.
Conseils supplémentaires afin de diminuer considérablement la consommation d’espace de stockage du Data Center, sous l’aspect «écologie» il y a donc intérêt à ...
En POP :
- Ne laisser sur le serveur que le minimum utile afin que les messages entrants puissent être également lus sur d'autres équipements. Deux semaines, est en général suffisant.
- Supprimer les messages inutiles dans le logiciel afin qu’ils aillent dans la corbeille et vider la corbeille périodiquement afin qu’ils soient également supprimés sur le serveur lorsqu’ils ne sont plus physiquement dans le logiciel.
Dans ce mode de fonctionnement il est aisément possible de garder automatiquement sur le serveur une boite d’envoi totalement vide ainsi qu’une boite de réception quasiment vide également.
En IMAP :
- Déplacer les messages à conserver dans des dossiers de classement par thème non synchronisés du logiciel client, afin qu’ils soient supprimés des dossiers synchronisés du client et par contre coup du serveur.
- Limiter la durée de conservation des messages sur le serveur au minimum utile car : Ils y sont en danger de piratage et disparaissent du logiciel s’ils disparaissent du serveur.
- Conserver indéfiniment des milliers de messages anciens et non classé sur le serveur n’a pas de sens dans la mesure ou ils sont beaucoup mieux gérés dans le logiciel alors qu’ils deviennent vite ingérables si on les conserve sur le serveur.
- Se demander combien de fois on aura un besoin absolu d’aller relire le message de bon anniversaire de Tatie Ursule d’il y a 15 ans ! Ne serait-il pas préférable de le supprimer ?
ARCHIVAGE :
De très nombreux utilisateurs pensent qu’un archivage en ligne est une façon de conserver indéfiniment des messages et pièces jointes qui ne doivent jamais être perdus, alors que c’est là qu’ils courent tous les risques de l’être.
Au delà des considérations techniques de ce type d’archivage, la présence permanente de ces données soit disant archivées contribue fortement à l’utilisation de ressources de stockage dans les Data Center donc leurs contribution aux nuisances écologiques décrites ici est loin d’être nulle.
Afin de les diminuer (et par la même occasion d’en assurer la sécurité et la pérennité), un archivage doit être local, sur un PC et sauvegardé sur support externe.
En adoptant ces bonnes pratiques et sans entrer dans les chiffres, il est évident que les ressources de stockage consommées dans les data Center par le mode «Logiciel de messagerie» comparé au mode «Web-Mail» sont considérablement différentes.
C’est le principal facteur qui joue sur la capacité de stockage nécessaire à la messagerie des Data Center et qui limite d’autant leur consommation d’électricité et de leurs émissions de CO2.
Consommation comparative des ressources réseau :
- La taille moyenne d’un message en texte simple varie de 1 à 100 Kilo octets
- La taille moyenne d’un message en texte simple avec pièces jointes varie de 1 à 25 Méga octets
- La taille d’un message à afficher sur un écran dans une page HTML est celle du texte utile du message additionné de tous les autres éléments de la page, c’est à dire les fonds d’écrans, les bandeaux et images publicitaires qu’elle contient. Le nombre d’octets transférés sur le réseau sera multipliée par un facteur x par rapport avec son homologue en texte simple.
En mode Web-Mail qui ne peut qu’afficher des pages web :
- Un message qui transite entre le client et le serveur utilise les ressources réseau par toute la taille de sa page web (ou presque), ce à chaque affichage et est stocké sur le serveur (le «Presque» est dû au rôle du cache du navigateur).
- Les messages sortants consomment des ressources réseau pendant tout leur transfert, y compris pendant leur rédaction.
- Les pièces jointes a un message sont stockées sur le serveur en permanence jusqu’à ce que le message y soit supprimé.
A l’aide d’un logiciel de messagerie :
- Un message entrant qui transite entre le client et le serveur n’utilise les ressources réseau qu'une seule fois lors de son passage entre client et serveur et seules les données utiles du message sont transférées.
- Un message sortant ne consomme des ressources réseau que pendant son transfert mais pas pendant sa rédaction.
- Les pièces jointes à un message sont stockées localement de façon permanente sur le PC et temporairement seulement sur le serveur jusqu’à ce que message y soit supprimé.
Conclusion :
Sur la balance, le poids des nuisances écologiques dues aux messageries électroniques la fait pencher dangereusement du côté Web-Mail !